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Le Centre social Cap Couleurs

Le Centre social du Plateau a changé de nom. Sa nouvelle appellation, « Cap Couleurs », vient illustrer la diversité de ses missions et des cultures sur lesquelles repose son action en faveur d’une direction partagée. Pour mieux comprendre son rôle, nous avons rencontré Cécile Bienne, responsable du lieu.

Le Centre social ? Un lieu de proximité au service des habitants et du développement social.

Un centre social est un lieu de proximité à vocation globale, familiale et intergénérationnelle : personne âgée, personne isolée, famille, personne porteuse de handicap… nous accueillons tous les publics. C’est un foyer d’initiatives portées par les habitants associés, soutenus par des professionnels capables de mettre en œuvre un projet de développement social pour l’ensemble de la population du territoire. Développement social, cela veut dire qu’on s’appuie en premier lieu sur la dynamique des habitants. Nous sommes là pour porter et accompagner les initiatives des habitants, pour qu’ils puissent exprimer, concevoir et réaliser leurs projets. On traite de tout ce qui se rapporte à la vie quotidienne comme la santé, le cadre de vie, la famille, la scolarité, le développement durable, l’éducation. En étant sur beaucoup de thématiques, nous sommes amenés à développer des partenariats avec des acteurs divers.

Les Centres sociaux, plus de 2000 en France, sont présents sur tout le territoire, en milieu rural, urbain, péri-urbain. Le territoire de l’agglo de Saint-Brieuc en compte six. La Fédération des Centres sociaux est notre réseau national ; on peut y adhérer librement. La circulaire de la CNAF – la Caisse nationale d’allocations familiales – sur l’animation de la vie sociale fixe le cadre national de l’animation globale et de l’action en direction des familles.

Nos copilotes, la CAF et la Ville, nous ont confié l’animation du travail sur le plan de cohésion sociale du territoire, ce qui correspond à notre mission nationale : « organiser la concertation, la coordination avec les professionnels et les acteurs impliqués dans les problématiques sociales ».

Faciliter le rôle de citoyens pour tous les habitants

Certains indicateurs sont au rouge sur notre quartier. Donc, nous avons un axe spécifique pour les populations en situation de vulnérabilité (familles monoparentales, vieillesse, isolement, jeunes, gens du voyage). Nous devons y porter une attention particulière en maintenant l’objectif de mixité nécessaire sur un territoire multiculturel. Cela suppose d’intervenir auprès de ces publics en les reconnaissant comme des acteurs du territoire.

Dans l’accompagnement de la fonction parentale, qui est le cœur du projet « Famille », on  voit la personne en tant que parent. Mais elle est avant tout citoyenne, actrice de son quartier, etc. : nous considérons ces différentes dimensions pour l’accompagner dans sa fonction de parent. Un autre axe est la promotion des espaces de citoyenneté, avec le soutien à la vie associative : accueil d’associations, accompagnement logistique, mise en réseaux des acteurs.

Nous sommes des facilitateurs. Ce n’est pas le centre social qui porte les actions à bras le corps, nous pouvons être à l’initiative, nous pouvons expérimenter, puis nous relayons le projet vers des acteurs plus qualifiés. C’est ce qui s’est passé avec la Compagnie Éphémère.

 

La Compagnie Éphémère, un projet de quartier multi-partenarial au service du langage.

Partant du constat du déficit de langage chez les enfants, l’Éducation nationale nous a contactés. Monsieur Percheron est venu nous voir parce que cette situation dépasse le cadre de l’école. Nous avons constitué un collectif avec la réussite éducative, ATD Quart-monde, la Ligue de l’Enseignement 22, l’UDAF. Ce collectif a mis en place le projet Agir pour le langage pour lequel nous avons déposé des demandes de financement.

En 2018, le final de la Fête des familles correspondant à celui de la Fête des mots familiers, cela a donné l’idée d’entrer par le spectacle. Grâce à Nathalie Besrest, nous avons pris contact avec Guylaine Kasza et la Compagnie Carnets de Voyages. Guylaine travaille autour des contes, des cultures étrangères, ce qui correspond à une spécificité de notre territoire : les cultures et les langues étrangères sont très présentes dans les familles.

Le spectacle de Guylaine Quand le sultan s’évanouit a très bien accroché. Nous avons dit aux familles : « Tout le monde peut raconter des histoires aux enfants ». Francesco, un artiste du quartier a proposé de réaliser des marionnettes. L’idée est venue de monter une Compagnie avec des mamans pour leur montrer comment raconter des histoires, et comment cela favorise l’acquisition du langage.

Le projet prenant de l’ampleur dans sa dimension culturelle, nous avons trouvé plus intéressant qu’il soit mené par un autre partenaire. La Ligue 22 a accepté, à condition que le copilotage soit maintenu. Les uns sont facilitateurs, d’autres maitrisent la logistique, etc. Si le Centre social ne porte plus financièrement, il reste partenaire.

Nous sommes sur un projet co-construit qui émane du territoire, pas du cadre d’un appel à projet, ni dans un projet qui arrive parce qu’il y a les crédits « politique de la Ville ».

Des salariés, des partenaires et 80 bénévoles

L’équipe du centre social, c’est deux agents de développement pour accompagner les projets, un référent famille et un référent animation globale, une secrétaire-accueil, et moi comme responsable. Il y a aussi des personnes d’autres structures qui participent à des projets spécifiques du Centre.

Il faut aussi considérer nos 80 bénévoles ; sans eux, il n’y a pas de Centre social et on ne pourrait pas faire tout ce qu’on fait. Ils sont sur différents profils : des bénévoles de tous les jours, des bénévoles d’un jour par semaine… Cette capacité pour toute personne de pouvoir s’engager bénévolement en fonction de sa disponibilité, de ses envies fait la richesse de notre structure. Et il y a tous les partenaires sans lesquels il n’y aurait le projet Agir pour le langage ou le projet Génération connectée sur lequel on travaille avec la Ligue 22.

Génération connectée, la question du numérique, oui mais pas que !

Dans le cadre des actions parentalité, nous animons – en lien avec la Maison du département – un collectif qui réunit tous ceux qui sont concernés : la crèche, les écoles, le centre de loisirs… L’objectif est de rassembler, d’être en veille, de mettre en place des actions. Nous nous sommes saisis de la question du numérique. Tout le monde s’interroge sur la place des écrans dans la famille, sur leur impact. Dans une démarche collective, il a fallu d’abord sortir des a priori, et acquérir une culture commune sur ce sujet. Nous avons diffusé des petits films, fait circuler des livres, puis nous avons mis en place une journée avec deux intervenants pointus sur la question des médias et du numérique.

De là est né le projet Génération connectée. Cela a permis de réaliser un guide regroupant les questions qu’on peut se poser sur l’usage des écrans. En 2019, il y a eu des rendez-vous mensuels Génération connectée à destination des familles et des acteurs pour découvrir comment utiliser le numérique et les écrans au sein de la famille. Nous avons fait appel à Iuna Rolland de la Ligue 22, au Phare numérique. Les rendez-vous continuent en 2020.

Vers un nouveau sens du collectif ?

Les habitants sont présents en tant que bénévoles, via différentes associations comme ATD Quart-monde, surtout à travers les associations de parents d’élèves. Sur ce genre de collectifs, ce sont les parents organisés qui peuvent s’inscrire dans la durée. L’habitant lambda ou le parent lambda qui n’est dans aucun réseau est plus difficiles à mobiliser. La question est préoccupante, on la rencontre dans tous les centres sociaux. Comment les habitants trouvent-ils leur place quand il y a autour de la table des professionnels, comment régler la question du jargon, celle de la posture, celle de la durée ? Au début, il y a des parents ; petit à petit ils partent, ils s’absentent, et il est difficile de les raccrocher…

Le projet Génération connectée a émergé parce qu’il y avait un questionnement de la part des professionnels, lui-même lié aux questions de parents qui leur disent : « Nous, on ne sait plus comment faire, on est démunis ». Alors, est-ce que la fin ultime est la présence physique des habitants dans les collectifs ou est-ce d'être au plus près de leur expression, d’avoir la capacité à recueillir la parole des personnes et à la faire remonter ? La participation des habitants, c’est notre cœur de métier, mais où faut-il placer le curseur ? Nous sommes partants pour ouvrir cette réflexion.



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