Ligue de l’Enseignement (LEN) : Bonjour Iuna, peux-tu nous parler succinctement de ton parcours professionnel ?

Iuna Rolland (I.R.) : Je ne viens pas de l’éducation populaire, même si ma première rencontre avec le monde de l’éducation populaire remonte à mes expériences d’animatrice de colos et de chantiers ! J’ai suivi des études de Sciences Humaines et de Développement, j’ai fait notamment un master sur les enjeux du développement dans les pays du Sud. Et avant d’arriver à la Ligue 22, j’ai travaillé pour le Schéma départemental d'accueil des Gens du voyage pour l’État et le Conseil départemental des Côtes d’Armor. Un de mes partenaires était Itinérance, une association briochine qui accompagne les gens du voyage, et qui est une association affiliée à la Fédération. C’est comme cela que j’ai connu La Ligue.

LEN : Quelles sont tes missions aujourd’hui ?

I. R. : Je suis en charge de l’action éducative en milieu scolaire et de la mise en place de partenariats et de projets autour de la citoyenneté. J’organise des formations pour les acteurs du domaine éducatif et anime des ateliers de prévention et de sensibilisation sur différents thèmes dans les écoles et autres établissements scolaires. J’ai également pour mission le développement de projets numériques avec différents partenaires.

LEN : Quels genres de thèmes développes-tu lors de tes actions en milieu scolaire?

I. R. : J’aborde différents thèmes : l’égalité homme / femme, l’engagement, la laïcité, la lutte contre les discriminations, le harcèlement ou encore l’éducation aux médias.

LEN : Quel est le principal objectif de ces actions éducatives selon toi ?

I. R. : Ces actions ont pour but d’inciter les élèves à développer leur esprit critique. Les ateliers sont conçus sur un mode participatif, pour offrir des outils de réflexion et favoriser le débat : les inviter à réfléchir par eux-mêmes et à comprendre que le savoir naît aussi de l’échange.

LEN : Travailles-tu exclusivement avec les acteurs de l’éducation ?

I. R. : En ce qui concerne mes missions d’action éducative oui. Mais un autre pan de mon poste consiste à développer des projets en lien avec la thématique du numérique à destination du tout public. J’organise par exemple des rencontres-débats avec les parents et les acteurs éducatifs sur les thèmes du numériques, ou encore des ateliers parents-enfants qui permettent d’aborder la place des écrans dans la famille. Dans ce cas, j’interviens auprès d’amicales laïques, d’associations, de centres sociaux. Avoir des interlocuteurs variés et travailler avec des publics multiples est un aspect de mon travail qui me plaît et que je trouve enrichissant.

LEN : Si tu avais carte blanche pour développer davantage tes missions actuelles, que ferais-tu ?

I. R. (sourire) : Je trouve les temps de sensibilisation souvent trop courts, alors ce serait stimulant d’avoir les moyens et les emplois du temps adaptés dans les établissements scolaires pour mettre en place des projets transversaux de plus grande envergure et pouvoir ainsi approfondir davantage les choses. En 2018 par exemple, les délégués élèves du Conseil de vie lycéenne (CVL) du lycée Savina à Tréguier ont eu envie d’organiser une manifestation autour de la Journée de la laïcité ; nous les avons accompagnés dans la réalisation et la coordination de ce projet, notamment en leur apportant une formation d’animation et en soutenant cette belle initiative via plusieurs temps de rencontres.

LEN : Merci à toi Iuna pour cet échange.